Archives de Tag: résistance

[Le terrorisme d’état ne passera pas !] Rassemblement de soutien à deux inculpé-e-s anti-aéroport le 28 aout à 12h devant le tribunal de Saint Nazaire

Vu sur le site des occupant-e-s de la ZAD :

rassemblement le 28 aout à 12h devant le tribunal de Saint Nazaire

Répression de la lutte contre l’aéroport et son monde : Solidarité avec tous-tes les inculpé-e-s !

Le 21 juin 2012, des opposant-e-s à l’aéroport de Notre Dame Des Landes ont tenté de bloquer le déroulement d’une enquête publique préalable à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées, occupation du toit ; des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet mortifère contre lequel elles luttent depuis des années.

Ces enquêtes, au même titre que les réunions et débats publics, comités de quartier ou autres gadgets, font partie de la panoplie que la “démocratie” met à la disposition des décideurs et de leurs partenaires pour donner un air participatif à tous leurs projets déjà établis. Comme le disait Coluche, « la dictature, c’est : ferme ta gueule ! La démocratie, c’est : cause toujours ! ». Ces moments rituels ont pour objectif d’encadrer la contestation. L’État réussit ce tour de force de détourner la colère en créant des interlocuteurs respectueux de son pouvoir, en réduisant la contestation à une opinion qu’on archive dans les cahiers d’enquête pour mieux l’oublier.

Le 21 juin dernier, comme dans d’autres moments dans cette lutte, nous voulions agir. Mais comme à chaque fois que nos opinions deviennent des actes, il y avait en face la répression. Les flics ont chargé, blessé. Ils ont isolé des individus pour les broyer dans les rouages de la machine policière et pénale. Sylvain, interpellé sur place est accusé de “violence avec arme, en l’espèce un tracteur, sur personne dépositaire de l’autorité publique”. Un mois plus tard Clément était arrêté à son domicile et inculpé lui aussi pour “violence sur personne dépositaire de l’autorité publique”, et “refus de fichage ADN”. Les deux sont accusés d’ “attroupement après sommation”.

Aujourd’hui c’est Sylvain et Clément, demain, ça sera d’autres. Depuis le début de cette lutte, c’est 38 complices de notre résistance qui ont été traîné-e-s devant les tribunaux. Qu’illes soient coupables ou innocent-e-s importe peu, nous sommes solidaires de leurs actes et nous invitons une fois de plus à un…

RASSEMBLEMENT LE 28 AOÛT à 12h devant le tribunal de Saint Nazaire EN SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS DU 21 JUIN ET POUR L’ARRÊT IMMÉDIAT DU PROJET D’AÉROPORT.

On ne s’étonne pas de se retrouver devant un tribunal ; on sait que s’opposer à un projet voulu par l’État entraîne forcément à un moment ou un autre de se confronter à son appareil judiciaire et répressif. On sait que si l’État et la démocratie n’arrivent pas à faire accepter leurs projets à coup de débats participatifs, d’enquêtes publiques, de propagande, de pognon, et de passivité citoyenne, ils le feront avec la force armée de la police. Parce que leur démocratie comme leur justice ne servent qu’à défendre le profit des multinationales, enfin, de leurs PDG, actionnaires et complices politiques. C’est pourquoi, le mouvement ne peut pas se limiter à ce qui est autorisé ou toléré par le système judiciaire et policier, ce qui reviendrait, au fond, à abdiquer .

Que l’on lutte contre un projet industriel dévastateur, contre la fermeture de sa boîte, ou juste pour sa simple survie dans le monde marchand, nos résistances se heurtent systématiquement à la répression. Parce qu’il faut un code pénal impitoyable, un fichage systématique, des flics serviles, haineux et violents, des prisons toujours plus nombreuses, pour que nos opinions ne restent que des idées, pour que nos convictions ne restent que des postures, pour que nos rêves ne soient jamais réalité…

Nous sommes solidaires car pour bloquer le projet d’aéroport et combattre ce système, nous savons qu’il est nécessaire d’agir, et donc de désobéir. Nous appelons à poursuivre la lutte, à ne pas se laisser diviser ni intimider !

Parce qu’avec ou sans sommation, nous ne quitterons pas ce bocage !

Rendez-vous COVOITURAGE le 28 août à 11h : Place de la Poste à NDDL et arrêt Beauséjour à Nantes

[Vinci dégage ! Résistance et sabotage !] Nouvelle phase du projet : AGO tente le ménage par le vide.

Vu sur le site des occupant-e-s de la ZAD, le 10/08/12 :

Hier, les habitantEs d’une des maisons de la ZAD ont dù déménager suite aux pressions incéssantes d’AGO*.

Ce matin, un équipe était attendue pour condamner la maison. Au petit matin, quelques dizaines de personnes ont barricadé les deux côtés de la route d’accès. Constatant ça, les gendarmes ont appelé les renforts. À leur arrivée, on a fait deux jolis feux et on s’est barréEs dans les champs. Sous l’escorte des gendarmes, le travailleur a pu accomplir son sale boulot.

D’autres maisons ont déjà subi le même sort. Des locataires ont reçu leurs avis de fin de bail et sont désormais considéréEs comme des occupantEs sans droit ni titre. Les procédures d’expropriation continuent. TouTEs subissent des pressions d’AGO : pressions psycologiques, financières, harcèlement par des scociétés de surveillance… tous les moyens sont bons pour vider la zone de ses habitantEs pourtant concernéEs par l’« accord » du PS (cf. « Moratoire sur l’aéroport »).

Emêcher les expulsions, continuer à occuper cet espace et ces maisons qu’AGO prétend murer, c’est résister à ce projet d’aéroport !

La lutte continue !

VINCI, dégage, resistances et sabotage !

Des habitantEs de la ZAD

*AGO : société Aéroport du Grand Ouest géré par Vinci, les collectivités locales du Grand Ouest et l’Etat

[Stop Bure!] Petit festival contre le projet de grosse poubelle nucléaire de Bure -3ème édition !

Vu sur le blog de « Bure Zone Libre », le 10/08/12 :

Cette année encore, il revient…

LE (petit) FESTIVAL CONTRE LA (grosse) POUBELLE NUCLÉAIRE DE BURE

  les 14-15 et 16 septembre, toujours à Bonnet (55, Meuse), toujours à prix libre, toujours sous chapiteaux !

Cette année il s’offre une soirée supplémentaire le vendredi soir avec repas, cirque et jazz manouche ! Et à suivre tout au long du week-end et comme tous les ans, une vraie info indépendante sur les déchets, l’enfouissement, et le nucléaire en général.
La première conférence-débat portera donc sur l’actualité du projet de Bure (CIGEO), et le dimanche on ouvrira l’après-midi avec une présentation des luttes abouties contre les projets d’enfouissement en France, avec des intervenants de Mayenne, des Deux-Sèvres, et, on l’espère, du Gard, qui viendront parler de leurs luttes contre l’ANDRA. Hé oui, ce ne sont pas toujours les nucléocrates qui gagnent ! Pour s’en souvenir on pourra aussi visionner le documentaire « Plogoff, des pierres contre des fusils » et débattre avec Nicole et Félix Le Garrec, les réalisateurs.
Enfin, pour replacer le projet de Bure dans un contexte plus général et faire le lien avec d’autres projets d’actualité, la compagnie Un Pas de Côté viendra jouer la pièce « Avenir Radieux, une fission française », deuxième volet (après « Elf, la pompe Afrique ») de la trilogie BLEU-BLANC-ROUGE de Nicolas Lambert. A partir, entre autres, de scènes tirées des débats publics sur l’EPR (tiens ? on aurait pas un débat public sur le feu chez nous aussi ?), la pièce explore le discours officiel du pouvoir et la confiscation de la possibilité de débattre.

Évidemment il y aura aussi du bon son pour toutes les oreilles (bal folk, jazz manouche, dub-tek, hip-hop, etc),
du cirque avec les Gones et les Rouages,
de la danse avec Man’ok (spectacle participatif),
de la magie pour les petits,
des ateliers : écriture, cirque, énergies renouvelables, sérigraphie (si vous voulez un beau t-shirt du festival à prix libre ramenez un tee-shirt uni de votre placard !),
un jeu de piste pour les enfants,
des expos, des stands d’info,
et, grande nouveauté, une expo d’art contemporain d’Adeline Carrion Reynasur les travailleurs du nucléaire, à la salle des fêtes de Bonnet ! Puisque CIGEO est censé nous amener du boulot autant qu’on sache tout de suite à quoi s’attendre…
Plus d’infos sur le programme :

http://festivaldebonnet2012.noblogs.org

Pour le côté pratique : le dortoir et les chambres de la Maison de Bure seront reserves aux artistes et intervenants (qui viennent de loin pour jouer gratis…) Il y aura possibilité de camper sur place ou dans une salle de la mairie de Bonnet : amenez vos tentes ! Côté cuisine la Marmijotte, cantine à prix libre, sera présente comme l’an passé pour nous régaler…

Merci de diffuser l’info à tous les vents lorrains
!

A bientôt !

[Convergeons nos luttes !] De la ZAD de NDDL: message de solidarité envoyé aux communautés en lutte du Chiapas

Vu sur Indymedia Nantes, le 10/08/12 :

Dans quelques jours va se tenir une rencontre au Mexique autour des grands projets inutiles organisés localement. C’est l’occasion pour nous d’envoyer un message de soutien et de répondre ainsi aux différents groupes qui nous ont écrit et envoyé des messages vidéo pour nous assurer de leur solidarité dans notre lutte contre le projet d’aéroport. La lutte est partout, fédérons nos résistances !!!

Message d’ occupant.e.s des terres menacées par le projet d’aéroport international à Notre Dame des Landes, France, aux compagnon.e.s en lutte au Mexique :

Hola compagnon.e.s d’Atenco, d’Acteal, de Las Abejas, des Caracoles du Chiapas et des autres communautés qui luttez pour une vie juste sur cette Terre.
Les messages de soutien que vous nous avez envoyés nous ont beaucoup touchés ici sur la ZAD. Merci pour votre attention aux autres et à ce qui se passe autour de vous.
Pour répondre à vos messages de solidarité, nous avons constitué une commission composée de personnes qui occupent et cultivent les terres sur l’emplacement du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.
Nous ne sommes pas représentants « officiels » de cette lutte, nous parlons en notre nom en tant que personnes qui avons choisit d’engager notre vie pour préserver ce territoire.
Ce que nous exprimons ici est un spectre des raisons de notre engagement, parmi la pluralité des visions des compagnon.e.s avec qui nous occupons les terres.
L’occupation des terres à commencé il y a 3 ans à la suite d’un Camp Action Climat.
Depuis, nous essayons de nous organiser localement à petite échelle, horizontalement pour que chacun.e puisse exprimer ses idées, pour que nos réflexions s’enrichissent des visions des autres, et que les décisions soient prises ensemble au consensus. De façon naturelle notre mode d’organisation doit rester ouvert.
Le groupe des occupant.e.s est très évolutif. Les gens viennent d’horizons lointains pour participer à cette lutte, certain.e.s restent, d’autres continuent leur route, certain.e.s reviennent…
On pourrait considérer la ZAD comme une zone de culture internationale, une base comme les vôtres aux Mexique, qu’il faudrait connecter à d’autres bases dans le monde pour créer un réseau de lutte enraciné et nomade, pour fissurer les fondations du système.

Au delà du projet d’aéroport qui est le symbole d’un projet insensé, imposé par des instances qui se considèrent supérieures, pour permettre à une minorité, l’élite économique, de s’accaparer les ressources planétaires, de continuer à polluer, et de planer au dessus des réalités, c’est plus globalement contre le système économique capitaliste dévastateur que nous luttons.
Nous savons depuis la fin des années 60 que le « modèle occidental » n’est pas soutenable, que la croissance économique est une illusion suicidaire.
Nous sommes aujourd’hui 7 milliards d’humains, bientôt 10 et la destruction des écosystèmes, des terres arables, des océans, de l’atmosphère, du climat… de nos conditions de vie, s’intensifie chaque jour d’avantage avec le développement technologique.
La 7ème extinction de masse des espèces vivantes a lieu sous nos yeux, elle est la conséquence de l’activité humaine, alors il est grand temps de changer nos modes de vie.
Nous sommes un certain nombre à avoir conscience d’être les descendants d’une civilisation qui a contribué à dévaster le monde par les guerres, la colonisation, la domination économique, le pillage des ressources naturelles, l’incompréhension des équilibres écologiques et nous sentons la responsabilité de devoir stopper ce système avant qu’il ait détruit la planète.
Nous sommes un certain nombre à penser que nos comportements individuels et collectifs doivent changer en profondeur sur de nombreux plans.
Entre autre nous luttons simultanément contre le racisme, le sexisme, l’autoritarisme, le nationalisme, les frontières artificielles qui divisent les peuples, la compétition puérile et destructrice entre les humains, le contrôle l’exploitation et la destruction du vivant…
Nous ne sommes pas propriétaires des terres et nous refusons cette logique d’appropriation des ressources naturelles.
Nous sommes conscient.e.s des pollutions engendrées par le sois-disant « progrès moderne » et nous pensons qu’il est urgent d’expérimenter d’autres modes de vie.
Nous espérons tendre vers une plus grande autonomie alimentaire et énergétique par rapport au système consumériste global.
Nous essayons de vivre mieux et joyeusement avec plus de simplicité. Nous sommes un certain nombre à souhaiter que notre empreinte sur l’environnement devienne positive.
Nous n’avons pas confiance dans les discours politiques ni dans la propagande capitaliste.
Nous sommes un certain nombre à lutter contre la notion de pouvoir, contre la personnification et la centralisation de ce pouvoir et contre la standardisation imposée aux esprits.
Nous pensons que la représentation politique et que les systèmes hiérarchiques, sois-disant « démocratiques », sont généralement des hypocrisies qui occultent la réflexion, trompent les humains, les déresponsabilisent, les rendent passifs et engendrent des conséquence néfastes sur l’ensemble du vivant.
Nos propres discours sont nécessaires mais ne sont pas suffisants, il faut nous organiser concrètement, passer à l’action localement, expérimenter sur le terrain, nous affranchir réellement d’un système corrompu par la soif du pouvoir par l’égoïsme et par la dépendance à l’argent.
En France Jean Marc Ayrault, ex-maire de Nantes, principal promoteur du projet d’aéroport est devenu premier ministre du gouvernement. Nous demandons au nom de la simple raison qu’il renonce à ce projet désastreux, ruineux qui appartient à un temps révolu.
Nous n’avons plus besoin d’infrastructures polluantes, nous devons apprendre à nous passer du pétrole dans notre vie quotidienne et prendre le temps de voyager sans polluer pour créer un véritable réseau d’échange humain.
Qu’on laisse aux gens qui le souhaitent, le d’enrichir et de cultiver la Terre plutôt que de continuer à la dévaster par millions d’hectares.
Nous savons qu’il y a quelques années, Penianieto a réprimé les populations autour du projet d’Atenco, et qu’à présent il a volé l’élection présidentielle au Mexique. En toute humilité face à votre courage, nous vous soutenons dans votre lutte et nous appelons les peuples du Mexique à s’insurger contre cette dictature.
Depuis les années 90, le Chiapas est un modèle de résistance populaire pour le monde entier, vous représentez l’espoir d’un autre futur que l’agonie programmée d’une humanité lobotomisée.
Dans nos pays la révolution n’a jamais été finie, ces derniers temps d’autres peuples ont eu le courage de se soulever, nous appelons les groupes et les individus conscients de la situation planétaire, à prendre le temps de s’organiser localement pour préparer une révolution internationale.
Nous sommes fier.e.s de lutter à vos côtés contre la destruction de la vie et pour une véritable justice entre les humains.

[Vinci dégage !] Un appel à la résistance à Notre Dame Des Landes par une habitante de la ZAD

Vu sur le site internet « Planète sans visa » :

 

Amis d’ici, amis d’ailleurs,

Chacun sait qu’un territoire se défend avec ses habitants, et qu’un territoire vidé de sa population est facile à conquérir. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’un appel à l’occupation des terrains injustement appropriés par les promoteurs de ce projet, fut lancé le 1er mai 2008. La stratégie fut payante. Le rouleau compresseur ne passe pas aussi facilement que prévu. Nous sommes en 2012 et les travaux sont fortement ralentis.

Nos ennemis communs (AGO [Aéroports du Grand Ouest], Vinci et l’État) savent bien que s’ils parviennent à nous faire partir, nous qui habitons cette zone … ils auront gagné ! Nous ne les laisserons pas réaliser leur projet de mort en détruisant nos lieux de vie, même si tous les moyens sont bons pour nous virer !  Harcèlement téléphonique, passage d’huissiers, militarisation de la zone, visite de  cadres de Vinci qui nous assènent qu’il faut être raisonnable.. accepter de quitter nos maisons… de céder nos terres… de quitter ce territoire que nous aimons sous peine de tout perdre et d’être assignés en justice.

Dans ce combat juste que nous vivons, rien ne nous est épargné :

– En septembre dernier, la violence policière aveugle s’abat sur des opposants venus investir le square Mercoeur et ses arbres pour que les passants pressés lèvent les yeux au ciel et lisent sur les banderoles pourquoi nous ne voulons pas de l’aéroport et de son monde. 24 arrestations dans la journée, un camarade électrocuté au tazer à 10 mètres de hauteur par les hommes du GIPN.

– Le 21 juin dernier, les opposants investissent la mairie de Notre-Dame-des-Landes pour exprimer leur refus catégorique du projet. Les manifestant-e-s sont matraqués et gazés. Les gendarmes mobiles brisent la vitre de certains tracteurs au pied de biche et arrêtent un paysan. Son outil de travail est confisqué et il est convoqué le 28 août prochain à Saint Nazaire,  pour « violence volontaire avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique. »

– La famille Herbin est convoquée mercredi prochain, le 11 juillet, au tribunal de Saint Nazaire pour, dans le langage juridique à vomir de l’huissier « débarrasser les lieux de leur présence. » Ce sont les premiers habitants légaux de Notre-Dame-des-landes qui se retrouveront face à un juge pour le simple fait d’habiter sur la zone. AGO/VINCI affirment dans leurs communiqués que cette famille est « sans droit ni titre », pour pouvoir leur réserver le même sort qu’aux occupant-e-s : une expulsion rapide. Depuis le 3 juillet, d’autres locataires sont expulsables et recevront eux aussi une convocation au tribunal.  Nous savons qu’à mesure qu’avance la machine judiciaire, tous ceux qui veulent rester et résister seront sans droit ni titre.

Ce ne sont que trois exemples parmi tant d’autres de la répression des opposant-e-s.Et que dire des coups de poignards dans le dos de nos chers élus politiques, Rappelons nous le discours de Mme Duflot lors de l université d été des Verts, elle fanfaronnait : « je le dis, les yeux dans les yeux, l’accord de 2012 avec le PS, s’ils ne lâchent pas sur Notre-Dame-des-Landes, ce sera non.» Ces pitoyables mensonges démontrent qu’entre les convictions écologiques et sociales sur lesquelles les politiques brodent à longueur de discours et l’attrait malsain des ors du pouvoir, ils ont choisi. Nous ne sommes pas de ceux qui se laissent berner par ses promesses électorales et ses campagnes attrape nigauds. Nous ne sommes pas de ceux qui par leur naïveté deviennent le paillasson sur lequel ils s’essuyent négligemment pour gagner le confort douillet de salon ministériels.

Face aux matraques, aux intimidations et aux trahisons politiques nous pourrions baisser les bras. L’incertitude des lendemains, la passivité d’une partie des habitants du coin, sont souvent difficile à vivre. Mais nous le redisons, la bataille continue, et nous ne pouvons pas la perdre. Non pas parce que nous sommes les plus forts, mais parce que c’est nous qui avons raison. La  procédure d’expulsion contre la familles Herbin est un test pour tous les opposants. Ne pas réagir avec force, c’est abdiquer devant Vinci, Ago et l’Etat.

Non ! Nous ne  les laisserons pas voler nos maisons, nos terres, et détruire nos vies !

Dès le 11 juillet à 9 heures retrouvons-nous devant le tribunal de Saint Nazaire pour leur signifier que nous ne partirons pas !

Dans les semaines et les mois à venir : bloquons les enquêtes publiques, les travaux préliminaires et chaque étape du projet !

Renforçons l’occupation de la ZAD et le mouvement de lutte contre l’aéroport !

C’est ensemble que nous pouvons enrayer leur machine et stopper le projet !

Marie Jarnoux

[Le terrorisme d’Etat ne passera pas !] Compte-rendu du procès des cinq inculpé-e-s anti-aéroport, rendu le 27 Juin (procès qui s’est tenu le 16 Mai)

Vu sur le blog du Comité anti-répression issu de la lutte contre l’aéroport :

Pour une mise en contexte, vous pouvez aller ici où vous trouverez de nombreux textes dénonçant la rafle et la répression qu’ont subi les inculpé-e-s :

http://wp.me/P27Pgv-e

Lire aussi l’appel au soutien des cinq inculpé-e-s lors de la tenue de leur procès :

http://wp.me/p27Pgv-4j

Pénal : La cour a rejeté les exceptions de nullité soulevées par la défense. Elle a requalifié les dégradations en « détériorations causant un dommage léger ». Ce sont des contraventions de 5ème classe :amende de 350 euros pour chacun.

ADN : refus puni de 500 euros avec sursis pour trois des inculpé-e-s et de 200 euros ferme pour un autre.

Civil : l’action est jugée recevable. Condamnation à verser 2631, 20 euros + 500 euros au titre de la procédure, soit 3131, 20 euros, solidairement.

Vinci réclamait environ 26 000 euros de dédommagements pour une vitre peinturlurée de fumier !

Si vous souhaitez soutenir les inculpé-e-s et le comité de soutien, vous pouvez envoyer un don à cette adresse :

Comité de soutien aux inculpées

Le Gué

44220 Couëron

Le terrorisme d’état ne passera pas !

N.B du CLCA : un des membres du CLCA était inculpé dans cette mascarade. Il tient à remercier le soutien qui a été apporté tout du long par de nombreux/se-s camarades.

On ne lâchera rien !

[Pas de béton mais de l’auto-détermination !] La carotte et le béton Potager admirable en ville – Potager expulsable à ND-des-Landes ! Appel à un rassemblement de soutien le 19 Juillet à Nantes.

Vu sur Indymedia Nantes, le 10/07/12 :

Le 19 juillet, à midi, au milieu de l’oeuvre potagère du square J-B Daviais (Nantes), venez partager les légumes et le pain produits sur la parcelle en procès ce jour-là, pour soutenir la lutte ou simplement pour discuter.

Pour le Voyage à Nantes, les fruits et les légumes se transforment en objets d’art et d’exposition. La mairie s’évertue à présenter aux citadin-e-s, qu’elle croit condamné-e-s aux tomates de supermarché, de VRAIS légumes. Elle poussera peut-être même le cynisme jusqu’à organiser un éco-repas labellisé convivialité®. Pendant ce temps, autour, l’agriculture et la nature se meurent, dévorées par un urbanisme galopant. Chaque année, en Loire-Atlantique, ce sont 2000ha de terres qui disparaissent sous le béton; et ce serait 2000ha de plus qui disparaîtraient si l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes était construit. Le 19 juillet, un des lieux occupés pour s’opposer à ce projet d’aéroport passe en procès en vue d’une expulsion. Un des lieux où on cultive des légumes dans le respect de la nature et de l’humain, où on cherche à sortir de la dépendance à la grande distribution, à l’industrie chimique et aux lobbies de l’agro-alimentaire, où on lutte pour l’accès à la terre et bien d’autres choses.

A Nantes, comme dans toutes les métropoles, la municipalité fabrique des événements pour recréer de manière contrôlée et aseptisée ce qu’elle détruit quotidiennement : les espaces sauvages, les parcs, les friches, les endroits où l’ont peut traîner, discuter, rencontrer des gens… Chaque quartier est réaménagé pour devenir une coquille vide, un lieu que l’on ne fait que traverser entre le boulot, les magasins et le logement, chaque place devient une esplanade grise, lisse et idéale pour la vidéo-surveillance. Plus de recoins, plus de bancs sur lesquels on est confortablement assis-e… Pendant ce temps, sur ces terrains dont Vinci veut expulser les habitants du côté de Notre-Dame-des-Landes, on se bat pour se réapproprier des espaces de rencontres et d’échanges, pour gagner en autonomie.

Le Voyage à Nantes n’est qu’une facette de la politique de concurrence entre les villes : elles doivent se vendre et être plus attractives les unes que les autres. La capitale de l’écologie que Nantes est censée incarner en 2013 s’inscrit dans le même processus : tramways, vélos, éco-quartiers deviennent alors des arguments de vente auprès des entreprises et des populations aisées. Détruire les espaces vivants et les moments d’échanges pour les transformer en flux et en marchandises, recouvrir le tout d’un vernis écologique et le tour est joué ! La nouvelle voie du capitalisme peut espérer se perpétuer. A 20km au nord de Nantes, les mêmes logiques de «greenwashing » sont à l’œuvre. Le projet d’aéroport peut ainsi se targuer d’être écologique avec son bâtiment HQE (haute qualité environnementale), son AMAP pour les salarié-e-s, sa ferme pédagogique, son espace de découverte des produits locaux, ses fausses haies dans les parkings afin de conserver l’aspect « bocage » … Alors que ce projet ferait disparaître les producteurs-trices locaux, le bocage existant, ainsi que les centaines d’espèces animales et végétales qui y vivent (impossibles à sauver par simple déménagement comme prétendent le faire Vinci et les aménageurs !). Le 19 juillet, décision sera prise au tribunal de Nantes de faire place nette sur une des parcelles concernée par le projet. Une parcelle où s’expérimente une agriculture collective et vivrière, dont les légumes ne sont pas labellisés Voyage à Nantes !

A Nantes et partout ailleurs, des gens s’opposent à l’aménagement de leurs vies par des entreprises œuvrant au profit des nantis : Val de Suza, Atenco, Khimki, etc. Des gens essaient de se réapproprier des savoir-faire. Des gens luttent contre l’urbanisation des terres. A Notre-Dame-des-Landes, le combat continue.

Le 19 juillet, à midi, au milieu de l’oeuvre potagère du square J-B Daviais (Nantes), venez partager les légumes et le pain produits sur la parcelle en procès ce jour-là, pour soutenir la lutte ou simplement pour discuter.

D’autres procédures sont en cours pour d’autres lieux sur la ZAD (zone à défendre contre l’aéroport) : squatteur-euses, locataires, propriétaires seront (dé)logé-e-s à la même enseigne. Vous pouvez vous tenir au courant sur zad.nadir.org ainsi que sur le site acipa.free.fr

L’appel en PDF :

[A bas le capitalisme et son bras armée !] Temoignage d’une personne blessée le 24 juin à Montabot dans le cadre de la lutte anti-THT Cotentin-Maine

Reçu par mailing list (texte à diffuser massivement autour de vous car ce témoignage est important) :

Posté là : https://nantes.indymedia.org/article/25907

Derrière l’urgence, la bêtise. Retour sur le week-end de résistance du Chefresnes.

Avancer en ayant oublié sa tête c’est revenir en ayant perdu un bras.

Laisser place à la fragilité ou tout détruire.

Je me suis fait tirée dessus par un flic.
J’ai 15 impacts de métal dans le corps et ils y resteront ; la jambe, l’os
du genoux, le vagin, le sein, le bras. Le nerf de mon bras droit a été
sectionné, on a du opérer. Dans un an peut être je retrouverai ses
capacités.

J’écris pour qu' »on » ne puisse pas dire qu »on » ne savait pas. Qui veut
savoir sait.
J’écris pour qu’on arrête de nous censurer, frapper, enfermer, tuer
derrière une soit disant démocratie et un soit disant état de droit.
J’écris parce que je n’en peux plus qu’on renvoie les violences aux pays
lointains et pauvres en se décharge lâchement des questions
révolutionnaires qui se posent en tunisie, en lybie, en Egypte, en Syrie
… disant qu’en France c’est pas la même, qu’en France c’est différent,
et même pire…
Ecrire parce qu »à 20ans j’ai subie, vu et entendu trop de violences
policières derrière des vitrines de mensonges et de propagande marchande.
Écrire parce qu’il m’est insupportable de sentir cette boule d’angoisse
dans mon ventre quand je croise un flic, et ce brouillard de solitude et
d’impuissance face au système policier.
Écrire faute hurler que ça ne peut plus durer, et de prendre acte.
Ecrire parce que la liberté dans la civilisation occidentale est un
mensonges meurtrier.
Ecrire parce qu’il y a trop de silences et de mensonges sur la répression,
sur nos luttes, sur les dangers du nucléaire, entre autre, sur la violence
du système.

Cette fois-ci, ça s’est passé au Chefresne, une commune qui résiste à
l’implantation d’une ligne très haute tension de 170 km de long (cette
ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation
d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi
contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec
l’administration centrale. Le courant électrique sera produit par des
éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de
Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin
qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine
Eurodif qui a fermée ; http://antitht.noblogs.org/255 )
Mais je porte en mois bien des blessés, bien des morts, bien des non dits,
pas qu’en France, pas qu’ailleurs .
Je porte en moi des prisons pleines et je sais les impunités à répétions
pour les bourreaux légitimes.
Amin Bentounsi a été assasiné le 21 avril par balle, dans le dos, et suite
à ça des policiers manifestent armés, en uniforme, revendiquant le droit
de tuer en prevention.
Depuis leur mise en services le flash ball, les grenades assourdissantes
et celles de desenclerment ont fait beaucoup de blessés, des oeils perdus,
des plaies, des handicaps, des morts; personne n’a gagné devant la
justice.
Je sais des villes de plus en plus sécuritaires, un arsenal juridique de
plus en plus liberticide, le perfectionnement du contrôle de la population
en meme temps que celui des frontières.
J’écris parce que j’en ai marre qu’on me demmande si « ça va ». A ceux à qui
j’ai dit « oui », la politesse ou l’habitude.
bref.

Nous nous sommes fait tirés dessus sous des pylones THT qui pullulent dans
la campagne, dans un désastre mondial qui menace de péter à tout moment et
dans lequel on nous voudraient civilisé, passif. Nous, à force, dépossédés
de presque tout; de notre histoire, de son sens, du langage, de
l’information, de nos corps, de nos désirs, de notre temps, de nos vies.
Alors qu’on nous voudraient inoffensifs, craintifs, non violents, je ne
veux pas qu’on me parle comme à « la malade », qu’on m’infantilise, qu’on me
plaigne. J’ai besoin qu’on prenne soin des uns des autres, pour durer,
j’ai besoin qu’on riposte aussi. J’ai besoin, pour guérir, d’un système
sans flics, sans pouvoir.
Oui, tenons compte des dégâts d’un fragment de guerre sociale explicite,
de son lot de douleurs et de violence, mais n’abandonne pas, organisons
nous. Ce qui ne tue pas rend plus fort parait-il, à condition de ne pas se
mentir.

Vous voulez des détails? Les mass-médias sont venus dans ma chambre
d’hôpital avant l’opération. Un médecin généraliste, présent sur le camps,
avait témoigné des violences policières et de l’utilisation d’armes de
guerre ( grenades de Dé-encerclement, grenade assourdissantes, gaz
lacrymogène, matraque…) laissant de nombreux blessés. Il avait été
formidable sur le camps mais là il arrivait géné ; les mouches à merde du
pouvoir, autrement dit les journalistes, voulaient filmer les impacts de
métal dans les corps pour diffuser le témoignage. Pas d’image, pas de
parole, c’était leur chantage. Ils restèrent une heure dans la chambre,
tentant de se défendre de la bassesse de leur journaux (voir les revues de
presse sur : http://www.percysoustension.fr )et de leur démarche.
En voyant, sans surprise, ce qui en sort, un rectificatif s’impose.

L’avancée des travaux de la ligne rend plus qu’urgente et nécessaire une
résistance concrète et de terminée sur les infrastructures.
« Il est maintenant évident et nécessaire, vu ce que nous imposent les
pylônes dressés sur nos terres, que beaucoup de personnes sentent l’envie
en eux d’agir directement contre ce maillon faible de l’industrie
nucléaire vu l’inacceptable répression des opposants, les droits
fondamentaux des personnes bafoués, les humiliations qu’inflige RTE à la
population. » (extrait de l’appel tous au chefrenes, wk de resistance;
http://www.stop-tht.org/)

Ces lignes participent à la dépossession de nos vies et s’imposent avec la
même arrogance et le même fascisme que l’aéroport à Notre Dame des Lande,
le tgv entre Lyon et Turin, la centrale à gaz au Finistère, les
éco-quartiers dans nos villes gentrifiées ou encore que les prisons à
visages humains, belle image de l’hypocrisie du merdier actuel.
Alors d’où vient la violence?

On le sait et on peut s’en indigner après coups, mais il est important de
le rappeller : les appels publiques de rencontres ou d’action entrainent
inévitablement un énorme déploiement du dispositif policier: Occupation
policière et militaire du territoire, contrôle et fouilles de ceux qui y
passent, surveillance (hélicoptères, dispositif d’écoute), renforts
entrainés au terrain ( dans le cas du Chefresne, la spig, les garde mobile
de blain, entrainé sur la lutte de notre dame des landes). ILs étaient
plus de 500 armés sous les pressions d’une préfecture traumatisée par
Valognes (ou la perte de la maitrise d’un territoire.)
Leur volonté semble clair : casser le mouvement, faire mal, physiquement
et moralement.

Alors que les mass-media construisent méticuleusement la figure du
dangereux radical qui veut en finir (avec on ne sait quoi) et qui vient de
loin pour ça ( figure menaçante et complètement dépolitisée), ils passent
sous silence les luttes et la répression croissante qu’elles subissent. Un
territoire qui résiste est souvent occupé militairement, comme on le voit
au Chefresne, à Notre Dame des Landes ou encore au Val de Suse; Sur fond
d’expropriation, d’expulsions se déroulent quotidiennement les pressions
psychologiques, financières, judiciaires et policières. Derrière la soit
disant liberté de penser: l’interdiction d’agir. On nous tanne d’être non
violent sous une violence croissante.

Le 24 juin, une manifestation est partie vers le château d’eau, lieu de
rencontres et de résistances, expulsé le mercredi 20 juin. Un autre
cortège, dont je faisait partie, est allé en direction des pylônes (deux
debout et un encore au sol). Il est difficile de dire s’il faut
définitivement abandonner toute action de masse annoncée, si c’était un
casse pipe d’aller à ce qui ne serait qu’affrontement anticipé par des
flics mieux équipés, de se dire que la peur l’envie d’annuler était
presente la veille et le matin et qu’elle était peut être sagesse. Il
semble important de questionner nos mode de prise de descision dans des
moments d’urgence et de « spectacle » comme celui-ci. « La marche pour
l’honneur » mentionné dans un retour (lien ci dessus) laisse un triste
arrière gout de ces armées de déja-vaincus avançant vers leur perte. Etre
transversales, imprévisibles, inattendus pour ne pas devoir devenir force
militaire… Un ami me dit après coup  » cette fois encore on est pas passé
loin de la mort, un d’entre nous aurait pu y rester ».
Dans la campagne grise de gaz nous n’avions pas le rapport de force ou
l’intelligence nécessaire pour ne pas se faire repousser assez rapidement
et violemment vers le camp. On entendait des détonations, des cris et sur
la dernière charge les regards que je croisais étaient effrayés ou
souffrants. Les lignes de flics, en entendant « il y a des blessés, du
calme » se sont mis a charger en gueulant et tirant. Après avoir eu
l’impression de bruler, j’ai eu celle de perde mon bras, puis la peur
qu’ils nous tirent dans le dos ou qu’ils arrêtent. Quelqu’un m’a saisit et
m’a sortie de là.
A ceux qui disent que la guerre est finie, je leur dis qu’elle est
latente, cachée, mais qu’on peut compter nos morts, pour ne pas les
oublier. Un opposant est passé il y a quelque années sous un train castor
qu’il a voulu bloquer en s’enchainant sur la voie. D’autres y ont laissé
leur tendons, brulé par la disque use des flics qui voulaient les enlever,
d’autres … la liste est incomplète. Combien de morts par le nucléaire, de
Hiroshima à Fukushima en passant par ceux qu’on cache chez nous, combien
de tonnes de déchets qui s’entassent, combien d’irradiés, et combien de
faux débats démocratiques?

Là, c’était une tente médic pleine de blessés. Tristement mais
efficacement les gestes et les réflexes se mettent en place : soigner dans
l’urgence, maitriser sa douleur et accompagner celle des autres, évacuer
malgré les barrages de polices, éviter celui qui bloquaient l’accès à
l’hopital de st Lo, attendre deseperement les pompiers bloqués, subir la
réquisition d’un de leurs véhicules pour évacuer un policier égratigné au
détriment d’une fille risquant de perdre la vue …

En arrivant à l’hopital, je raconte tous ça en montrant mon corps mutilé.
On s’indigne, on s’énerve, on déplore dans le service hospitalier pas
familier des violences policière de la France de 2012. Certains auraient
voulu aller à la manifestation mais travaillaient, certains m’ont dit en
levant le poing de continuer la lutte, d’autres n’en revenait pas,
quelqu’un m’a dit « nous avons fait la guerre en Normandie, on sait ce que
c’est ». J’ai au téléphone un responsable de l’accessibilité des soins de
l’hôpital de st Lo ( par rapport au barrage, deux fourgons et une lignes
de garde mobile sur la route-sur la voie d’accès au CHU). Je répète, je
dis que les pompiers n’arrivent pas à accéder au camp, il me répond qu’il
fait ce qu’il peut. Il ajoute surtout qu’il reçoit, depuis le matin, des
pressions de la préfecture pour avoir le nom et la nature des lésions des
blessés du Chefresne. Il m’assure que le secret médical ne permet aucune
fuite. Je lui dit de tenir face aux pressions et je le remercie pour cela.

Je serai transférée et opérée. Je vous passe les moments où, dans cette
chambre, j’ai eu l’impression d’être en taule ou que j’ai craint l’arrivée
des flics, les moments où l’étonnement des gens me donnait envie de leur
dire mais ouvre les yeux et informe toi, l’inquiétude pour ceux resté au
camps, l’envie de parler avec tous ceux qui ont vécu ce moment, l’envie de
dire que je n’en veux qu’aux flics, l’envie de casser la télé ou d’occuper
le plateau au moment des infos régionales…

Je sais juste qu’un moment me hante; cette heure entière où, mon bras
anesthésié dans la salle d’attente du bloc opératoire, je n’ai pu
m’empêcher et m’arrêter de pleurer. Pas que mon bras, pas que ces éclats,
pas que le stress, mais la détresse de se savoir partie prenante d’une
guerre pacifiée et dont les raisons comme les conséquences ne resteront
connus que d’un petit nombre de camarades, noyées dans une indifférence
générale.

J’ai une grosse question dans la gorge, que faire maintenant par rapport à
cette violence policière. Je sais que je n’ai rien à attendre de cette
justice de classe sinon une tribune ou une médiatisation du problème. Et
encore. Je la sais quotidienne cette violence. Je nous sais nombreux
enragés. Je nous sais un peu seuls et démunis aussi.
Déjà j’en profite pour affirmer que ce n’est pas être violent que d’aller
avec casque masque à gaz et protection en manifestation, c’est la
condition de notre survie physique.
Ensuite qu’il nous faudra être plus intelligents que la police, que leur
juges, que leur infiltrés, que leur système de contrôle.
Et pour finir que j’aimerai bien qu’on ne laisse pas faire parce que l’on
sait, car « qui ça étonne encore », les violences policières sont entrées
dans la réalité et la banalité du politique.
Amal Bentounsi appelait à un mouvement national contre le permis de tuer
pour la police, j’appelle à une insurrection internationale contre la
police, ce qu’elle nous inflige, contre ce qu’elle défend, contre ceux à
qui elle sert.
C’est facile d’écrire mais on ne sait jamais que ça soit lu.

A bientot

[Paix sociale] « Moratoire sur l’aéroport » : une farce qui ne nous fait pas rire

Vu sur Indymedia Nantes, le 07/06/12 :

Quelques analyses au sujet de l’accord du 8 mai 2012 après la grève de la faim

On a beaucoup entendu parler ces derniers temps de l’accord obtenu le 8 mai 2012 à la suite d’une grève de la faim de 28 jours menée par des agriculteurs/trices en lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Certain⋅e⋅s fantasment cet accord comme un « moratoire sur l’aéroport » (Anne-Sophie Mercier : Moratoire sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dans Le Monde du 9 mai 2012) et beaucoup crient victoire.

De notre côté, nous éprouvons le besoin de préciser ce que cet accord change vraiment et surtout ce qu’il ne change pas. Nous tentons quelques pistes d’analyse de la situation dont il provient et de celle qu’il fait naître.

Commençons par des faits. Les responsables des collectivités locales PS s’engagent à ce qu’il n’y ait pas d’expulsions pour les onze exploitants agricoles installés sur la zone concernée et qui ont refusé l’accord amiable avec Vinci. Ils s’y engagent jusqu’au rendu des recours déposés avant le 4 mai 2012 auprès des juridictions françaises (Conseil d’État et Cour de Cassassion). Après un coup de gueule du comité de soutien aux grévistes de la faim, les responsables concernés répondent sur une feuille volante, sans signature (et donc sans valeur officielle), que l’accord concerne aussi « les habitants de la zone de la DUP [Déclaration d’Utilité Publique] installés sur la zone avant le déclaration d’utilité publique, ayant refusé à ce jour [du 4 mai] les procédures amiables ». Il ne précise pas de durée de gel des expulsions pour ces habitant⋅e⋅s. L’accord ne concerne pas les recours déposés par les opposant⋅e⋅s devant le tribunal administratif ni ceux devant les juridictions européennes. Il n’arrête pas les procédures d’expropriations des propriétaires : la machine est en marche et les élus PS ne donnent qu’un sursis d’exécution. L’accord ne concerne pas les occupants sans droit ni titre. Au final, cet accord s’appliquerait uniquement à environ un tiers des habitant⋅e⋅s de la zone. Selon la version optimiste, portée par les grévistes de la faim et leurs soutiens, la suspension de ces expulsions vaudrait jusqu’en 2014.

Pour le comité de soutien aux grévistes de la faim, c’est « notre première victoire » et « une immense victoire idéologique et médiatique » (Geneviève : Face aux erreurs et à l’intox : ce qui a été obtenu par les 28 jours de grève de la faim et de mobilisation du comité de soutien, blog des soutiens de grève de la faim, http://parolesdecampagne.blogspot.fr/). Pour l’autre partie, les pontes PS locaux : « nous avons fait un geste réel concernant le traitement humain de l’étape délicate des expulsions, étape ultime des expropriations légales. Mais passés les quelques recours engagés, la construction de l’aéroport se poursuivra » (Jacques Auxiette, président de région Pays de la Loire et signataire de l’accord, dans Presse Océan du 12 mars 2012). Ils précisent en outre que « les procédures à l’encontre des occupants très récents, – je pense aux squatteurs –, ne seront pas ralenties. »

Il nous semble que par cet accord, le pouvoir concède un « geste » uniquement symbolique. C’est bien sûr un répit appréciable pour certain⋅e⋅s. Mais suspendre les expulsions des exploitant⋅e⋅s agricoles et des habitant⋅e⋅s légaux sur la zone concernée par la DUP même jusqu’en 2014 ne gène en rien les prévisions de l’État et d’AGO. D’après le planning en notre possession, les seuls gros travaux prévus avant cette date concernent les échangeurs du barreau routier, qui ne sont pas situés sur ce périmètre. Les travaux prévus sur la zone de la DUP consistent en forages, fouilles archéologiques, études environnementales, etc. Bref, les mêmes « travaux préliminaires » qu’ils font depuis des années, malgré la présence des habitant⋅e⋅s qui ne constitue pas un obstacle puisqu’à grand renfort de gendarmerie mobile ils ne se privent pas pour envahir la zone ou ravager les terres. Somme toute un accord qui ne remet en cause ni les gros travaux, ni les études préliminaires, ni les expropriations qui continuent à être menées, ni la majorité des expulsions.

Par contre il nous semble que cet accord sert les intérêts du PS. Il peut ainsi se montrer à l’écoute du peuple qui l’a élu sans pour autant se fâcher avec ses petits amis patrons, que ce soient ceux de Vinci (concessionnaire de l’aéroport) ou ceux des nombreuses entreprises qui voient dans ce projet une source de profit. Mais surtout, il nous semble qu’il s’agit d’une manœuvre pour tenter d’intégrer la contestation pour mieux la museler. Reprenant sa stratégie habituelle, la gauche au pouvoir tente d’intégrer les éléments « raisonnables » de la contestation pour les identifier comme des « partenaires sociaux ». En faisant cela, elle cherche à établir la différence entre les « bon⋅ne⋅s opposant⋅e⋅s », celles et ceux avec qui on peut discuter puisqu’on fait semblant de les entendre, et les « mauvais-es », celles et ceux qu’on peut réprimer allègrement parce qu’on les a dépeint aux yeux de tout⋅e⋅s comme des éléments perturbateurs. Le but est clair : briser une solidarité des opposant⋅e⋅s, afin de ne plus risquer de se trouver face à un bloc uni par un intérêt commun. Cet accord n’est pas une concession mais une manœuvre politique : alors que la droite se place généralement dans l’affrontement direct et clame haut et fort qu’elle ne cédera rien, il est de bon ton à gauche de montrer que l’on fait des « efforts » de compréhension, qu’on entend le petit peuple dans ses revendications et qu’on est prêt à s’asseoir autour de la table pour en parler, entre gens respectables. À nos yeux, il s’agit uniquement d’une manière pour le pouvoir de reprendre la contrôle de la situation : « si vous êtes bien gentil⋅les⋅s et que vous ne faites pas de vagues, peut être pourrons nous concéder quelques miettes ».

Nous conclurons en criant que la farce ne nous fait pas rire. Il est certain que cet accord tombe à pic pour le PS : commencer un mandat par une grève de la faim, de surcroît dans le fief du premier ministre, c’est mauvais pour l’image de marque. Malgré le sursis accordé à certain⋅e⋅s, nous restons dans la même situation de tension qu’auparavant face à ce projet imposé par la gauche. Si le PS s’est retiré cette épine du pied, celle qui est dans le notre est encore bien plantée.

Hors pistes

un groupe en luttes contre l’aéroport et son monde
né dans le mouvement d’occupations

Juin 2012

[En lutte contre la nécropole nantaise et sa folie bétonneuse!] Manifestation contre le projet d’aéroport de NDDL, le 9 juin à Nantes

Vu sur Indymedia Nantes, le 24/05/12 :

Un groupe nantais ce construit contre le projet d’aéroport à notre dame des landes et a décidé d’organiser des manif tous les mois!

LE CHANGEMENT C’EST MAINTENANT, L’AÉROPORT C’EST JAMAIS !

Impossible de vivre dans l’agglomération nantaise sans savoir qu’un projet d’aéroport est de plus en plus contesté. Il y a eu le 24 Mars avec des centaines de tracteurs et des milliers de manifestant-e-s qui descendaient au coeur de la ville, pour porter le bocage sur le Cours des 50 otages. Puis une grève de la faim de 28 jours posait la question de l’aéroport jusque dans les élections présidentielles, poussant F. Hollande à promettre une suspension des expulsions le temps d’épuiser les recours légaux. Même dans le camp politique des porteurs du projet, des opposants socialistes s’expriment enfin!

METTONS LA PRESSION POUR PORTER UN COUP D’ARRÊT DÉCISIF !

Habitant le Pays Nantais, la ville ou ses banlieues, nous sommes concerné-e-s en premier lieu par ce projet d’aéroport qui par son coût, par son développement en surfaces occupées, et par les choix associés, conditionnera un mode de vie toujours plus encadré et contraint, tourné vers le seul profit.

LA SEULE DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE QUI VAILLE, C’EST L’ACTION COLLECTIVE !

Chaque mois descendons dans la rue en une manifestation pour montrer que nous ne voulons pas de ce projet insensé.

Premier rendez-vous, samedi 9 juin, 15 H Place royal pour une déambulation/goûter/apéro.

Le PDF de l’affiche 1 pour impression : afficheagricv2

Le pdf pour l’impression de l’affiche 2 :affdesrep

Le PDF pour impression du tract : tract0906