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[Vinci dégage ! Résistance et sabotage !] Nouvelle phase du projet : AGO tente le ménage par le vide.

Vu sur le site des occupant-e-s de la ZAD, le 10/08/12 :

Hier, les habitantEs d’une des maisons de la ZAD ont dù déménager suite aux pressions incéssantes d’AGO*.

Ce matin, un équipe était attendue pour condamner la maison. Au petit matin, quelques dizaines de personnes ont barricadé les deux côtés de la route d’accès. Constatant ça, les gendarmes ont appelé les renforts. À leur arrivée, on a fait deux jolis feux et on s’est barréEs dans les champs. Sous l’escorte des gendarmes, le travailleur a pu accomplir son sale boulot.

D’autres maisons ont déjà subi le même sort. Des locataires ont reçu leurs avis de fin de bail et sont désormais considéréEs comme des occupantEs sans droit ni titre. Les procédures d’expropriation continuent. TouTEs subissent des pressions d’AGO : pressions psycologiques, financières, harcèlement par des scociétés de surveillance… tous les moyens sont bons pour vider la zone de ses habitantEs pourtant concernéEs par l’« accord » du PS (cf. « Moratoire sur l’aéroport »).

Emêcher les expulsions, continuer à occuper cet espace et ces maisons qu’AGO prétend murer, c’est résister à ce projet d’aéroport !

La lutte continue !

VINCI, dégage, resistances et sabotage !

Des habitantEs de la ZAD

*AGO : société Aéroport du Grand Ouest géré par Vinci, les collectivités locales du Grand Ouest et l’Etat

[Vinci dégage !] Un appel à la résistance à Notre Dame Des Landes par une habitante de la ZAD

Vu sur le site internet « Planète sans visa » :

 

Amis d’ici, amis d’ailleurs,

Chacun sait qu’un territoire se défend avec ses habitants, et qu’un territoire vidé de sa population est facile à conquérir. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’un appel à l’occupation des terrains injustement appropriés par les promoteurs de ce projet, fut lancé le 1er mai 2008. La stratégie fut payante. Le rouleau compresseur ne passe pas aussi facilement que prévu. Nous sommes en 2012 et les travaux sont fortement ralentis.

Nos ennemis communs (AGO [Aéroports du Grand Ouest], Vinci et l’État) savent bien que s’ils parviennent à nous faire partir, nous qui habitons cette zone … ils auront gagné ! Nous ne les laisserons pas réaliser leur projet de mort en détruisant nos lieux de vie, même si tous les moyens sont bons pour nous virer !  Harcèlement téléphonique, passage d’huissiers, militarisation de la zone, visite de  cadres de Vinci qui nous assènent qu’il faut être raisonnable.. accepter de quitter nos maisons… de céder nos terres… de quitter ce territoire que nous aimons sous peine de tout perdre et d’être assignés en justice.

Dans ce combat juste que nous vivons, rien ne nous est épargné :

– En septembre dernier, la violence policière aveugle s’abat sur des opposants venus investir le square Mercoeur et ses arbres pour que les passants pressés lèvent les yeux au ciel et lisent sur les banderoles pourquoi nous ne voulons pas de l’aéroport et de son monde. 24 arrestations dans la journée, un camarade électrocuté au tazer à 10 mètres de hauteur par les hommes du GIPN.

– Le 21 juin dernier, les opposants investissent la mairie de Notre-Dame-des-Landes pour exprimer leur refus catégorique du projet. Les manifestant-e-s sont matraqués et gazés. Les gendarmes mobiles brisent la vitre de certains tracteurs au pied de biche et arrêtent un paysan. Son outil de travail est confisqué et il est convoqué le 28 août prochain à Saint Nazaire,  pour « violence volontaire avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique. »

– La famille Herbin est convoquée mercredi prochain, le 11 juillet, au tribunal de Saint Nazaire pour, dans le langage juridique à vomir de l’huissier « débarrasser les lieux de leur présence. » Ce sont les premiers habitants légaux de Notre-Dame-des-landes qui se retrouveront face à un juge pour le simple fait d’habiter sur la zone. AGO/VINCI affirment dans leurs communiqués que cette famille est « sans droit ni titre », pour pouvoir leur réserver le même sort qu’aux occupant-e-s : une expulsion rapide. Depuis le 3 juillet, d’autres locataires sont expulsables et recevront eux aussi une convocation au tribunal.  Nous savons qu’à mesure qu’avance la machine judiciaire, tous ceux qui veulent rester et résister seront sans droit ni titre.

Ce ne sont que trois exemples parmi tant d’autres de la répression des opposant-e-s.Et que dire des coups de poignards dans le dos de nos chers élus politiques, Rappelons nous le discours de Mme Duflot lors de l université d été des Verts, elle fanfaronnait : « je le dis, les yeux dans les yeux, l’accord de 2012 avec le PS, s’ils ne lâchent pas sur Notre-Dame-des-Landes, ce sera non.» Ces pitoyables mensonges démontrent qu’entre les convictions écologiques et sociales sur lesquelles les politiques brodent à longueur de discours et l’attrait malsain des ors du pouvoir, ils ont choisi. Nous ne sommes pas de ceux qui se laissent berner par ses promesses électorales et ses campagnes attrape nigauds. Nous ne sommes pas de ceux qui par leur naïveté deviennent le paillasson sur lequel ils s’essuyent négligemment pour gagner le confort douillet de salon ministériels.

Face aux matraques, aux intimidations et aux trahisons politiques nous pourrions baisser les bras. L’incertitude des lendemains, la passivité d’une partie des habitants du coin, sont souvent difficile à vivre. Mais nous le redisons, la bataille continue, et nous ne pouvons pas la perdre. Non pas parce que nous sommes les plus forts, mais parce que c’est nous qui avons raison. La  procédure d’expulsion contre la familles Herbin est un test pour tous les opposants. Ne pas réagir avec force, c’est abdiquer devant Vinci, Ago et l’Etat.

Non ! Nous ne  les laisserons pas voler nos maisons, nos terres, et détruire nos vies !

Dès le 11 juillet à 9 heures retrouvons-nous devant le tribunal de Saint Nazaire pour leur signifier que nous ne partirons pas !

Dans les semaines et les mois à venir : bloquons les enquêtes publiques, les travaux préliminaires et chaque étape du projet !

Renforçons l’occupation de la ZAD et le mouvement de lutte contre l’aéroport !

C’est ensemble que nous pouvons enrayer leur machine et stopper le projet !

Marie Jarnoux

[A bas le capitalisme et son bras armée !] Temoignage d’une personne blessée le 24 juin à Montabot dans le cadre de la lutte anti-THT Cotentin-Maine

Reçu par mailing list (texte à diffuser massivement autour de vous car ce témoignage est important) :

Posté là : https://nantes.indymedia.org/article/25907

Derrière l’urgence, la bêtise. Retour sur le week-end de résistance du Chefresnes.

Avancer en ayant oublié sa tête c’est revenir en ayant perdu un bras.

Laisser place à la fragilité ou tout détruire.

Je me suis fait tirée dessus par un flic.
J’ai 15 impacts de métal dans le corps et ils y resteront ; la jambe, l’os
du genoux, le vagin, le sein, le bras. Le nerf de mon bras droit a été
sectionné, on a du opérer. Dans un an peut être je retrouverai ses
capacités.

J’écris pour qu' »on » ne puisse pas dire qu »on » ne savait pas. Qui veut
savoir sait.
J’écris pour qu’on arrête de nous censurer, frapper, enfermer, tuer
derrière une soit disant démocratie et un soit disant état de droit.
J’écris parce que je n’en peux plus qu’on renvoie les violences aux pays
lointains et pauvres en se décharge lâchement des questions
révolutionnaires qui se posent en tunisie, en lybie, en Egypte, en Syrie
… disant qu’en France c’est pas la même, qu’en France c’est différent,
et même pire…
Ecrire parce qu »à 20ans j’ai subie, vu et entendu trop de violences
policières derrière des vitrines de mensonges et de propagande marchande.
Écrire parce qu’il m’est insupportable de sentir cette boule d’angoisse
dans mon ventre quand je croise un flic, et ce brouillard de solitude et
d’impuissance face au système policier.
Écrire faute hurler que ça ne peut plus durer, et de prendre acte.
Ecrire parce que la liberté dans la civilisation occidentale est un
mensonges meurtrier.
Ecrire parce qu’il y a trop de silences et de mensonges sur la répression,
sur nos luttes, sur les dangers du nucléaire, entre autre, sur la violence
du système.

Cette fois-ci, ça s’est passé au Chefresne, une commune qui résiste à
l’implantation d’une ligne très haute tension de 170 km de long (cette
ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation
d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi
contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec
l’administration centrale. Le courant électrique sera produit par des
éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de
Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin
qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine
Eurodif qui a fermée ; http://antitht.noblogs.org/255 )
Mais je porte en mois bien des blessés, bien des morts, bien des non dits,
pas qu’en France, pas qu’ailleurs .
Je porte en moi des prisons pleines et je sais les impunités à répétions
pour les bourreaux légitimes.
Amin Bentounsi a été assasiné le 21 avril par balle, dans le dos, et suite
à ça des policiers manifestent armés, en uniforme, revendiquant le droit
de tuer en prevention.
Depuis leur mise en services le flash ball, les grenades assourdissantes
et celles de desenclerment ont fait beaucoup de blessés, des oeils perdus,
des plaies, des handicaps, des morts; personne n’a gagné devant la
justice.
Je sais des villes de plus en plus sécuritaires, un arsenal juridique de
plus en plus liberticide, le perfectionnement du contrôle de la population
en meme temps que celui des frontières.
J’écris parce que j’en ai marre qu’on me demmande si « ça va ». A ceux à qui
j’ai dit « oui », la politesse ou l’habitude.
bref.

Nous nous sommes fait tirés dessus sous des pylones THT qui pullulent dans
la campagne, dans un désastre mondial qui menace de péter à tout moment et
dans lequel on nous voudraient civilisé, passif. Nous, à force, dépossédés
de presque tout; de notre histoire, de son sens, du langage, de
l’information, de nos corps, de nos désirs, de notre temps, de nos vies.
Alors qu’on nous voudraient inoffensifs, craintifs, non violents, je ne
veux pas qu’on me parle comme à « la malade », qu’on m’infantilise, qu’on me
plaigne. J’ai besoin qu’on prenne soin des uns des autres, pour durer,
j’ai besoin qu’on riposte aussi. J’ai besoin, pour guérir, d’un système
sans flics, sans pouvoir.
Oui, tenons compte des dégâts d’un fragment de guerre sociale explicite,
de son lot de douleurs et de violence, mais n’abandonne pas, organisons
nous. Ce qui ne tue pas rend plus fort parait-il, à condition de ne pas se
mentir.

Vous voulez des détails? Les mass-médias sont venus dans ma chambre
d’hôpital avant l’opération. Un médecin généraliste, présent sur le camps,
avait témoigné des violences policières et de l’utilisation d’armes de
guerre ( grenades de Dé-encerclement, grenade assourdissantes, gaz
lacrymogène, matraque…) laissant de nombreux blessés. Il avait été
formidable sur le camps mais là il arrivait géné ; les mouches à merde du
pouvoir, autrement dit les journalistes, voulaient filmer les impacts de
métal dans les corps pour diffuser le témoignage. Pas d’image, pas de
parole, c’était leur chantage. Ils restèrent une heure dans la chambre,
tentant de se défendre de la bassesse de leur journaux (voir les revues de
presse sur : http://www.percysoustension.fr )et de leur démarche.
En voyant, sans surprise, ce qui en sort, un rectificatif s’impose.

L’avancée des travaux de la ligne rend plus qu’urgente et nécessaire une
résistance concrète et de terminée sur les infrastructures.
« Il est maintenant évident et nécessaire, vu ce que nous imposent les
pylônes dressés sur nos terres, que beaucoup de personnes sentent l’envie
en eux d’agir directement contre ce maillon faible de l’industrie
nucléaire vu l’inacceptable répression des opposants, les droits
fondamentaux des personnes bafoués, les humiliations qu’inflige RTE à la
population. » (extrait de l’appel tous au chefrenes, wk de resistance;
http://www.stop-tht.org/)

Ces lignes participent à la dépossession de nos vies et s’imposent avec la
même arrogance et le même fascisme que l’aéroport à Notre Dame des Lande,
le tgv entre Lyon et Turin, la centrale à gaz au Finistère, les
éco-quartiers dans nos villes gentrifiées ou encore que les prisons à
visages humains, belle image de l’hypocrisie du merdier actuel.
Alors d’où vient la violence?

On le sait et on peut s’en indigner après coups, mais il est important de
le rappeller : les appels publiques de rencontres ou d’action entrainent
inévitablement un énorme déploiement du dispositif policier: Occupation
policière et militaire du territoire, contrôle et fouilles de ceux qui y
passent, surveillance (hélicoptères, dispositif d’écoute), renforts
entrainés au terrain ( dans le cas du Chefresne, la spig, les garde mobile
de blain, entrainé sur la lutte de notre dame des landes). ILs étaient
plus de 500 armés sous les pressions d’une préfecture traumatisée par
Valognes (ou la perte de la maitrise d’un territoire.)
Leur volonté semble clair : casser le mouvement, faire mal, physiquement
et moralement.

Alors que les mass-media construisent méticuleusement la figure du
dangereux radical qui veut en finir (avec on ne sait quoi) et qui vient de
loin pour ça ( figure menaçante et complètement dépolitisée), ils passent
sous silence les luttes et la répression croissante qu’elles subissent. Un
territoire qui résiste est souvent occupé militairement, comme on le voit
au Chefresne, à Notre Dame des Landes ou encore au Val de Suse; Sur fond
d’expropriation, d’expulsions se déroulent quotidiennement les pressions
psychologiques, financières, judiciaires et policières. Derrière la soit
disant liberté de penser: l’interdiction d’agir. On nous tanne d’être non
violent sous une violence croissante.

Le 24 juin, une manifestation est partie vers le château d’eau, lieu de
rencontres et de résistances, expulsé le mercredi 20 juin. Un autre
cortège, dont je faisait partie, est allé en direction des pylônes (deux
debout et un encore au sol). Il est difficile de dire s’il faut
définitivement abandonner toute action de masse annoncée, si c’était un
casse pipe d’aller à ce qui ne serait qu’affrontement anticipé par des
flics mieux équipés, de se dire que la peur l’envie d’annuler était
presente la veille et le matin et qu’elle était peut être sagesse. Il
semble important de questionner nos mode de prise de descision dans des
moments d’urgence et de « spectacle » comme celui-ci. « La marche pour
l’honneur » mentionné dans un retour (lien ci dessus) laisse un triste
arrière gout de ces armées de déja-vaincus avançant vers leur perte. Etre
transversales, imprévisibles, inattendus pour ne pas devoir devenir force
militaire… Un ami me dit après coup  » cette fois encore on est pas passé
loin de la mort, un d’entre nous aurait pu y rester ».
Dans la campagne grise de gaz nous n’avions pas le rapport de force ou
l’intelligence nécessaire pour ne pas se faire repousser assez rapidement
et violemment vers le camp. On entendait des détonations, des cris et sur
la dernière charge les regards que je croisais étaient effrayés ou
souffrants. Les lignes de flics, en entendant « il y a des blessés, du
calme » se sont mis a charger en gueulant et tirant. Après avoir eu
l’impression de bruler, j’ai eu celle de perde mon bras, puis la peur
qu’ils nous tirent dans le dos ou qu’ils arrêtent. Quelqu’un m’a saisit et
m’a sortie de là.
A ceux qui disent que la guerre est finie, je leur dis qu’elle est
latente, cachée, mais qu’on peut compter nos morts, pour ne pas les
oublier. Un opposant est passé il y a quelque années sous un train castor
qu’il a voulu bloquer en s’enchainant sur la voie. D’autres y ont laissé
leur tendons, brulé par la disque use des flics qui voulaient les enlever,
d’autres … la liste est incomplète. Combien de morts par le nucléaire, de
Hiroshima à Fukushima en passant par ceux qu’on cache chez nous, combien
de tonnes de déchets qui s’entassent, combien d’irradiés, et combien de
faux débats démocratiques?

Là, c’était une tente médic pleine de blessés. Tristement mais
efficacement les gestes et les réflexes se mettent en place : soigner dans
l’urgence, maitriser sa douleur et accompagner celle des autres, évacuer
malgré les barrages de polices, éviter celui qui bloquaient l’accès à
l’hopital de st Lo, attendre deseperement les pompiers bloqués, subir la
réquisition d’un de leurs véhicules pour évacuer un policier égratigné au
détriment d’une fille risquant de perdre la vue …

En arrivant à l’hopital, je raconte tous ça en montrant mon corps mutilé.
On s’indigne, on s’énerve, on déplore dans le service hospitalier pas
familier des violences policière de la France de 2012. Certains auraient
voulu aller à la manifestation mais travaillaient, certains m’ont dit en
levant le poing de continuer la lutte, d’autres n’en revenait pas,
quelqu’un m’a dit « nous avons fait la guerre en Normandie, on sait ce que
c’est ». J’ai au téléphone un responsable de l’accessibilité des soins de
l’hôpital de st Lo ( par rapport au barrage, deux fourgons et une lignes
de garde mobile sur la route-sur la voie d’accès au CHU). Je répète, je
dis que les pompiers n’arrivent pas à accéder au camp, il me répond qu’il
fait ce qu’il peut. Il ajoute surtout qu’il reçoit, depuis le matin, des
pressions de la préfecture pour avoir le nom et la nature des lésions des
blessés du Chefresne. Il m’assure que le secret médical ne permet aucune
fuite. Je lui dit de tenir face aux pressions et je le remercie pour cela.

Je serai transférée et opérée. Je vous passe les moments où, dans cette
chambre, j’ai eu l’impression d’être en taule ou que j’ai craint l’arrivée
des flics, les moments où l’étonnement des gens me donnait envie de leur
dire mais ouvre les yeux et informe toi, l’inquiétude pour ceux resté au
camps, l’envie de parler avec tous ceux qui ont vécu ce moment, l’envie de
dire que je n’en veux qu’aux flics, l’envie de casser la télé ou d’occuper
le plateau au moment des infos régionales…

Je sais juste qu’un moment me hante; cette heure entière où, mon bras
anesthésié dans la salle d’attente du bloc opératoire, je n’ai pu
m’empêcher et m’arrêter de pleurer. Pas que mon bras, pas que ces éclats,
pas que le stress, mais la détresse de se savoir partie prenante d’une
guerre pacifiée et dont les raisons comme les conséquences ne resteront
connus que d’un petit nombre de camarades, noyées dans une indifférence
générale.

J’ai une grosse question dans la gorge, que faire maintenant par rapport à
cette violence policière. Je sais que je n’ai rien à attendre de cette
justice de classe sinon une tribune ou une médiatisation du problème. Et
encore. Je la sais quotidienne cette violence. Je nous sais nombreux
enragés. Je nous sais un peu seuls et démunis aussi.
Déjà j’en profite pour affirmer que ce n’est pas être violent que d’aller
avec casque masque à gaz et protection en manifestation, c’est la
condition de notre survie physique.
Ensuite qu’il nous faudra être plus intelligents que la police, que leur
juges, que leur infiltrés, que leur système de contrôle.
Et pour finir que j’aimerai bien qu’on ne laisse pas faire parce que l’on
sait, car « qui ça étonne encore », les violences policières sont entrées
dans la réalité et la banalité du politique.
Amal Bentounsi appelait à un mouvement national contre le permis de tuer
pour la police, j’appelle à une insurrection internationale contre la
police, ce qu’elle nous inflige, contre ce qu’elle défend, contre ceux à
qui elle sert.
C’est facile d’écrire mais on ne sait jamais que ça soit lu.

A bientot

[Paix sociale] « Moratoire sur l’aéroport » : une farce qui ne nous fait pas rire

Vu sur Indymedia Nantes, le 07/06/12 :

Quelques analyses au sujet de l’accord du 8 mai 2012 après la grève de la faim

On a beaucoup entendu parler ces derniers temps de l’accord obtenu le 8 mai 2012 à la suite d’une grève de la faim de 28 jours menée par des agriculteurs/trices en lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Certain⋅e⋅s fantasment cet accord comme un « moratoire sur l’aéroport » (Anne-Sophie Mercier : Moratoire sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dans Le Monde du 9 mai 2012) et beaucoup crient victoire.

De notre côté, nous éprouvons le besoin de préciser ce que cet accord change vraiment et surtout ce qu’il ne change pas. Nous tentons quelques pistes d’analyse de la situation dont il provient et de celle qu’il fait naître.

Commençons par des faits. Les responsables des collectivités locales PS s’engagent à ce qu’il n’y ait pas d’expulsions pour les onze exploitants agricoles installés sur la zone concernée et qui ont refusé l’accord amiable avec Vinci. Ils s’y engagent jusqu’au rendu des recours déposés avant le 4 mai 2012 auprès des juridictions françaises (Conseil d’État et Cour de Cassassion). Après un coup de gueule du comité de soutien aux grévistes de la faim, les responsables concernés répondent sur une feuille volante, sans signature (et donc sans valeur officielle), que l’accord concerne aussi « les habitants de la zone de la DUP [Déclaration d’Utilité Publique] installés sur la zone avant le déclaration d’utilité publique, ayant refusé à ce jour [du 4 mai] les procédures amiables ». Il ne précise pas de durée de gel des expulsions pour ces habitant⋅e⋅s. L’accord ne concerne pas les recours déposés par les opposant⋅e⋅s devant le tribunal administratif ni ceux devant les juridictions européennes. Il n’arrête pas les procédures d’expropriations des propriétaires : la machine est en marche et les élus PS ne donnent qu’un sursis d’exécution. L’accord ne concerne pas les occupants sans droit ni titre. Au final, cet accord s’appliquerait uniquement à environ un tiers des habitant⋅e⋅s de la zone. Selon la version optimiste, portée par les grévistes de la faim et leurs soutiens, la suspension de ces expulsions vaudrait jusqu’en 2014.

Pour le comité de soutien aux grévistes de la faim, c’est « notre première victoire » et « une immense victoire idéologique et médiatique » (Geneviève : Face aux erreurs et à l’intox : ce qui a été obtenu par les 28 jours de grève de la faim et de mobilisation du comité de soutien, blog des soutiens de grève de la faim, http://parolesdecampagne.blogspot.fr/). Pour l’autre partie, les pontes PS locaux : « nous avons fait un geste réel concernant le traitement humain de l’étape délicate des expulsions, étape ultime des expropriations légales. Mais passés les quelques recours engagés, la construction de l’aéroport se poursuivra » (Jacques Auxiette, président de région Pays de la Loire et signataire de l’accord, dans Presse Océan du 12 mars 2012). Ils précisent en outre que « les procédures à l’encontre des occupants très récents, – je pense aux squatteurs –, ne seront pas ralenties. »

Il nous semble que par cet accord, le pouvoir concède un « geste » uniquement symbolique. C’est bien sûr un répit appréciable pour certain⋅e⋅s. Mais suspendre les expulsions des exploitant⋅e⋅s agricoles et des habitant⋅e⋅s légaux sur la zone concernée par la DUP même jusqu’en 2014 ne gène en rien les prévisions de l’État et d’AGO. D’après le planning en notre possession, les seuls gros travaux prévus avant cette date concernent les échangeurs du barreau routier, qui ne sont pas situés sur ce périmètre. Les travaux prévus sur la zone de la DUP consistent en forages, fouilles archéologiques, études environnementales, etc. Bref, les mêmes « travaux préliminaires » qu’ils font depuis des années, malgré la présence des habitant⋅e⋅s qui ne constitue pas un obstacle puisqu’à grand renfort de gendarmerie mobile ils ne se privent pas pour envahir la zone ou ravager les terres. Somme toute un accord qui ne remet en cause ni les gros travaux, ni les études préliminaires, ni les expropriations qui continuent à être menées, ni la majorité des expulsions.

Par contre il nous semble que cet accord sert les intérêts du PS. Il peut ainsi se montrer à l’écoute du peuple qui l’a élu sans pour autant se fâcher avec ses petits amis patrons, que ce soient ceux de Vinci (concessionnaire de l’aéroport) ou ceux des nombreuses entreprises qui voient dans ce projet une source de profit. Mais surtout, il nous semble qu’il s’agit d’une manœuvre pour tenter d’intégrer la contestation pour mieux la museler. Reprenant sa stratégie habituelle, la gauche au pouvoir tente d’intégrer les éléments « raisonnables » de la contestation pour les identifier comme des « partenaires sociaux ». En faisant cela, elle cherche à établir la différence entre les « bon⋅ne⋅s opposant⋅e⋅s », celles et ceux avec qui on peut discuter puisqu’on fait semblant de les entendre, et les « mauvais-es », celles et ceux qu’on peut réprimer allègrement parce qu’on les a dépeint aux yeux de tout⋅e⋅s comme des éléments perturbateurs. Le but est clair : briser une solidarité des opposant⋅e⋅s, afin de ne plus risquer de se trouver face à un bloc uni par un intérêt commun. Cet accord n’est pas une concession mais une manœuvre politique : alors que la droite se place généralement dans l’affrontement direct et clame haut et fort qu’elle ne cédera rien, il est de bon ton à gauche de montrer que l’on fait des « efforts » de compréhension, qu’on entend le petit peuple dans ses revendications et qu’on est prêt à s’asseoir autour de la table pour en parler, entre gens respectables. À nos yeux, il s’agit uniquement d’une manière pour le pouvoir de reprendre la contrôle de la situation : « si vous êtes bien gentil⋅les⋅s et que vous ne faites pas de vagues, peut être pourrons nous concéder quelques miettes ».

Nous conclurons en criant que la farce ne nous fait pas rire. Il est certain que cet accord tombe à pic pour le PS : commencer un mandat par une grève de la faim, de surcroît dans le fief du premier ministre, c’est mauvais pour l’image de marque. Malgré le sursis accordé à certain⋅e⋅s, nous restons dans la même situation de tension qu’auparavant face à ce projet imposé par la gauche. Si le PS s’est retiré cette épine du pied, celle qui est dans le notre est encore bien plantée.

Hors pistes

un groupe en luttes contre l’aéroport et son monde
né dans le mouvement d’occupations

Juin 2012

[Le terrorisme d’état ne passera pas!] Tract/BD sur la répression que subissent les opposant-e-s à l’aéroport de NDDL et à son monde

Un tract/BD à lire et écrit/dessiné par des occupant-e-s de la ZAD

Tract « piqué » sur le site internet des occupant-e-s de la ZAD :

Bd_anti-rep

Ce tract a été diffusé lors de la manifestation contre toutes les formes de répression qui s’est déroulée à Nantes, le samedi 5 mai 2012.

Voir ce récit intéressant, avec photos de la manifestation, ici :

http://nantes.indymedia.org/article/25616

[La lutte sur la ZAD nous concerne toutes et tous !] En réponse aux mensonges et aux courbettes de Jean-Paul Naud et Philippe Grosvalet par rapport au événements aux Ardillières début mars.

Vu sur le site des occupant-e-s de la ZAD, le 06/05/12 :

En bas de l’article, les documents concernés qui sont apparu dans la gazette de la mairie de NDDL

Nous qui n’avons pas de chefs à qui obéir, ni d’électeurs à qui mentir, nous pouvons vous dire ce qu’il s’est réellement passé aux Ardillères les 6, 7 et 8 mars.

Commençons par ce que vous appelez « occupation illégale » de la maison située aux Ardillières, « dégradations » et « actes de vandalisme ». Les locataires de cette maison l’ont quitté le 6 mars au matin. C’est lorsque les flics ont commencé à la condamner avec des portes anti-squat que les opposant-e-s à l’aéroport sont intervenu-e-s.

Les flics peu nombreux préfèrent alors battre en retraite face à l’affluence de personnes qui arrivent sur les lieux. Ils se retrouvent en-dehors de la maison sans qu’aucune violence n’ait eu lieu. Ils appellent des renforts.

Ceux-ci arrivent en nombre et en tenue de combat. Ils virent les personnes qui se trouvent autour et à l’intérieur de la maison à coups de gazeuses, de matraques et d’insultes. Restent les personnes perchées sur le toit. Elles sont assiégées pendant quelques heures avant que les flics ne décident de partir. Résumé de leur visite : la barrière du voisin détruite, canalisation d’eau et radiateurs cassés.

Le lendemain même scénario.

Qui a commis les dégradations ? Les opposant-e-s à l’aéroport, qui ont essayé de redonner vie à une maison destinée à l’abandon, ou les flics, qui rendent inhabitable une maison pour éviter qu’elle soit occupée ? Depuis plusieurs mois on voit des maisons où des portes anti-squat ont été posées, encore vides et en état d’abandon. Bien qu’en dehors de la ZAD, nous avons occupé cette maison pour lutter contre la désertification que l’aéroport en projet est déjà en train de provoquer.

Vous parlez de cette maison comme faisant partie du patrimoine public… vous parlez d’un lieu public ouvert à toutes et tous ? ou alors d’une maison gérée par un acteur public pour en tirer profit ? Impossible de nier que cette maison vous sert uniquement à faire du fric.

Les anti-aéroport voulaient en faire un lieu de rencontres et d’échanges (non marchands bien sûr), où la vie pétille, où des activités sont proposées aux habitant-e-s de toute la commune et d’ailleurs. Comme le sont les autres lieux occupés sur la ZAD. Et heureusement que les méchant-e-s squatteureuses étranger-e-s ont décidé de venir se poser dans ce coin de bocage, sinon les maisons seraient abandonnées, prêtes à la démolition, et les tractopelles déjà au travail.

Et la violence, avec laquelle vous vous fourrez tout le temps la bouche, elle vient de quel coté ? La violence que je perçois est celle de vos serviteurs, les flics, qui nous matraquent, nous gazent, crèvent les pneus de nos vélos et camions, rentrent dans nos maisons, pissent sur nos matelas (oui, tout ça s’est vraiment vérifié pendant ces jours de mars, mais vous n’en parlez pas dans votre gazette, n’est-ce pas ?). Et il y a aussi celle des décideurs qui imposent un projet bétonneur sans prendre en compte l’avis des gens qui vivent sur ces terres. A cette violence les habitant-e-s de la commune (dont les ZADistes) répondent avec des actions légitimes de défense de la terre et de leur lieu de vie. La violence vous sert de prétexte pour nous séparer entre nous : les bons opposants et les mauvais !

Pour vous la seule opposition légitime est celle qui « emprunte les chemins de l’État de droit républicain », n’est-ce pas ? Vous pensez vraiment que tout le monde aie envie de rentrer dans le théâtre des lèche-bottes de la politique ? A attendre pendant des années que le décideur qui ne voudra pas d’aéroport soit élu ? Vous ne désirez que ça : qu’on mette pendant des années toutes nos énergies dans des recours juridiques, pour vous laisser continuer votre nécropole de béton et avions. Qu’on ferme notre gueule, tête basse et respect des règles républicaines….

Comme toi, maire de Notre-Dame-des-Landes, avec ta lettre de réponse pompeuse et respectueuse à ton supérieur qui veut l’aéroport. Avec tes paroles racistes et méprisantes envers les étranger-e-s, celleux qui, venus des quatre coins du monde, depuis quelques années défendent les terres de « ta » commune, celleux qui apportent la vie dans ce trou perdu où autrement il ne se passerait rien, et celleux qui font connaître cette lutte dans le monde entier. Mais bon, illes ne travaillent pas, illes ne payent pas d’impôts, illes ne sont pas rentables pour la commune. Et figure-toi que ces mêmes occupant-e-s ont tissé des fortes relations avec les riverain-e-s qui luttent aussi contre l’aéroport, basées sur le respect réciproque, sur l’écoute et sur l’entraide.

Après avoir lu la réponse à ton chef, je suis confuse. Il me semblait pourtant que t’étais contre l’aéroport, n’est-ce pas ? Ah, je comprends…c’était seulement une façon d’attirer des électeurs, c’était pas pour de vrai. A un moment il faudra bien avouer que t’en as rien à foutre de cet aéroport…car on voit bien quelles sont les seules choses qui t’intéressent : ta belle place de maire, et le pognon bien sûr !

C’est pour ça que toi et ta bande n’hésitez pas trop à choisir Vinci Facilities pour la maintenance des systèmes de chauffage des bâtiments communaux. Ça ne vous dit rien le nom de cette boite ? Pourtant dans votre lettre à Philippe vous dites que « La mobilisation des élus de Notre dame des Landes reste aujourd’hui intacte ». T’as pas l’impression de te contredire et de te moquer de tes électeurs ? T’as quand même envie de te justifier, car tu savais bien que financer la multinationale qui va faire l’aéroport pourrait troubler quelques électeurs un peu moins cons que les autres : « [Vinci] satisfait aux règles de passation des marchés publics et correspond également au mieux aux intérêts de la commune », vous dîtes ! Voilà, quand il s’agit de rentabilité et d’argent les idéaux et la lutte passent au deuxième plan. Tu sais quoi ?! Moi aussi j’ai envie de séparer les opposant-e-s à l’aéroport en deux : les vrai-e-s, qui luttent vraiment et avec différents moyens pour que ce projet monstrueux ne se concrétise pas, et les faux, qui profiteront jusqu’au bout de la situation pour s’enrichir.

Je te laisse deviner de quel groupe tu fais partie…

Une description détaillé de ce qui s’est passé 6-8 mars est aussi disponible ici.

Les documents cités dans l’article et qui ont déclenché sont écriture :

[Stop THT Cotentin-Maine !] Que de gendarmes pour une simple haie d’arbres !

Vu sur le jura libertaire, le 06/05/12 :

Compte-rendu d’une matinée dans les champs

Ce samedi matin, 5 mai 2012, une vingtaine de personnes sont allées joyeusement planter une centaine d’arbres et d’arbustes à Bréal-sous-Vitré, en Ille-et-Vilaine.

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Bien que hautement symbolique, cette action a aussi pour but de mettre mal à l’aise RTE et ses sous-traitants. Vont-ils arracher sauvagement cette haie qui théoriquement empèche un chemin d’accès de se construire ? Vont-ils suivre la loi et refaire une enquête de servitude ?

En tout cas, nous étions très surveillés pour cette activité terreau-riste !

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Des motos de gendarmes qui démarrent en trombe au risque de provoquer un accident, des fourgons de gardes mobiles stationnés à quelques kilomètre de peur qu’on prenne goût à ces armes biologiques…

À noter aussi que les gendarmes surveillent désormais les chantiers avec des jeeps militaires avec l’uniforme qui va avec. Bientôt le fusil d’assaut en bandoulière ? C’est la guerre nucléaire pour vous ?

Nous, en tout cas, on ne veut pas de champs de bataille, mais des champs avec des paysans dedans, et sans pylône THT s’il vous plaît !

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Stop-THT, 5 mai 2012

[Solidarité face à la répression!] Le 16 mai à Nantes, rassemblons-nous en soutien aux cinq inculpé-e-s raflé-e-s dans la lutte contre l’aéroport de NDDL !

Vu sur le blog du comité de soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport , le 26/04/12 :

Le tract en PDF : tract 16 mai

Le tract en version directement imprimable en format tract :

(cliquez sur l’image avec le clic droit puis aller sur enregistrez-sous l’image et vous l’aurez sur votre ordi) :

Le tract en version PDF de moins bonne qualité :

tract soutien aux inculpées anti-aéroport-rassemblement 16 mai

Un communiqué de soutien aux inculpé-e-s qui avait été lu devant le siège de Vinci à Coueron le 15/12/2011, et qui donne des infos complémentaires :

http://wp.me/p27Pgv-6

Différentes réactions à la rafle de Vinci écrites au mois de décembre par différentes composantes de la lutte :

http://wp.me/P27Pgv-e

[A bas l’économie pétrolifère !] Dans le Haut-Jura comme ailleurs, Non aux forages d’hydrocarbures (gaz de schiste) !

Vu sur le jura libertaire, le 05/05/12 :

Après le Périgord de nouveaux permis de recherche de gaz et de pétrole dans l’Ain ?

Depuis hier presse locale, collectifs et associations du Périgord rapportent que l’instruction de la demande de permis de recherche d’hydrocarbures dite de Cahors est maintenant bouclée avec avis favorable. L’administration centrale a-t-elle déjà préparé un arrêté ? Le gouvernement entend-il valider de nouveaux permis dans les jours qui viennent ?

Une chose est sûre, les ingénieurs du CGIET sont favorables à la délivrance de dizaines de permis de recherche d’hydrocarbures de roche mère, ceci malgré une loi du 13 Juillet 2011 interdisant le recours à la seule technique d’extraction : la fracturation hydraulique.

La délivrance de ces permis est un véritable coup de force

L’octroi de ces permis (pour une durée de 5 ans renouvelable 2 fois), c’est une autorisation donnée aux pétroliers de faire intrusion sur des territoires sans consultation des habitants et de leurs représentants, les élus locaux.

Les collectifs citoyens réclament la suspension de tous ces projets et l’arrêt immédiat de l’instruction et la délivrance de tous permis.

La délivrance de ces permis instruits dans le cadre du vétuste code minier français s’apparente à un véritable coup de force quand on constate que les autorisations peuvent être délivrées à partir des bureaux logés dans le quartier de la Défense à Paris alors même que des services locaux s’y opposent.

Des décisions prises au mépris du « vrai travail » engagé par les acteurs économiques locaux pour la production sous label AOC. Des décisions prises au mépris des engagements nationaux et internationaux pour la protection de l’eau. Au mépris des élus locaux auxquels est conférée la responsabilité de la gestion de l’eau. Au mépris d’une histoire locale démontrant les risques irréversibles sur les aquifères. Au mépris des citoyens qui réclament un débat sur l’avenir énergétique alors que les solutions proposées ne consistent qu’à poursuivre une course mortifère jusqu’à un épuisement si proche des ressources.

Dans l’Ain on a le permis des Moussières, on a le permis de Gex et Blyes nous pend au nez

Le permis des Moussières faut-il le rappeler a été délivré à la compagnie Celtique Petroleum à la surprise des habitants et leurs élus dont certains privés découvrent depuis quelques semaines seulement la menace qui pèse sur leurs territoires. Mais la résistance est bien là. Les citoyens sont en alerte. Dans le Haut-Bugey et le Haut-Jura les communes et les communautés de communes s’organisent en légitime défense pour faire front contre cette intrusion et ces projets sans avenir.

Il en est de même dans la basse vallée de l’Ain, en pays savoyard et dans les plaines dauphinoises. Ces demandes de permis qui menacent nos territoires il faut les stopper ! Les permis déjà octroyé en interdire la mise en œuvre.

L’instruction de la demande du permis de permis de Blyes est en cours de finalisation demandons-en le rejet.

Stop gaz de schiste ! (Rhône-Alpes Nord), 4 mai 2012

[Vinci dégage !] Quand Vinci se fait « mécène » et propose des terres de la ZAD à des agriculteurs/trices en voie d’expropriation

Voici une lettre d’AGO et de la Chambre d’agriculture 44 qu’ont reçus l’ensemble des agriculteurs/trices de la ZAD en mars 2011 :

La lettre en PDF : lettre AGO-Vinci

Un article donnant plus d’explications sur cette lettre, le contexte qui l’entoure et les questions qu’elle soulève est en préparation.

En attendant, voici une petite ébauche de l’article, nécessaire pour mise en contexte de la lettre. Nous publions maintenant cette ébauche car les terres seront très bientôt cultivées par les agriculteurs/trices de la ZAD (nombreux/ses) qui ont accepté l’offre, entrainant un risque d’expulsion de certain-e-s occupant-e-s de la ZAD :

AGO et la CA44 proposent aux agriculteurs/trices de prendre 95 ha de terres agricoles sur la ZAD (zone du projet). Terres « libérees » par des agriculteurs/trices à Vinci lors des procédures d’expropriation à l’amiable.

De nombreux agriculteurs/trices de la ZAD ont accepté l’offre pour des raisons diverses. Mais qu’elles soient sincères ou non, cela justifie-t-il le fait d’accepter une offre de la multinationale qui va bientôt bétonner ces mêmes terres ?

Ce « geste » de Vinci et de la CA étant un simple prêt qui n’empêche pas du jour au lendemain que l’agriculteur/trice se retrouve privé de la terre qu’on a bien voulu « généreusement » lui accorder.

On sent bien derrière ce geste de « bonne volonté », une volonté plus conséquente de se mettre quelques agriculteurs/trices dans la poche, de créer des dissensions entre les habitant-e-s mais aussi de chasser les occupant-e-s de la ZAD via certain-ne-s agriculteurs/trices de la ZAD.

Une clause, dans le « bail plus que précaire » de Vinci, stipule expressément que la terre reprise devra être cultivée et ne comporter aucune forme d’habitation…ou comment faire des agriculteurs/trices de la ZAD les bras-droit de Vinci pour les expulsions, consciemment ou non.

Certains terrains qui seraient « re-cultivées » sont ainsi devenues, pour quelques-un-e-s des occupant-e-s de la ZAD venues prêter main forte à la résistance contre le projet, des lieux de résistance, d’habitation et d’autonomie alimentaire (culture et élevage d’animaux).

Quand on sait que des terres qui étaient en prairie depuis de nombreuses années deviendront des champs de mais arrosées de pesticides…on peut de plus se demander quel est l’intérêt pour la biodiversité de la ZAD et pour la santé de tous/toutes d’accepter l’offre de Vinci…

Un geste fort de la part des agriculteurs/trice-s de la ZAD aurait pu être d’annoncer la réappropriation collective de la ZAD, de mettre en commun les terres avec les occupant-e-s de la ZAD et de réfléchir collectivement à son utilisation !

Le « Vinci dégage! », que l’on entonne avec joie et rage, dans la lutte aurait alors pris son véritable sens !

Un texte avec plus d’infos, de compléments et surtout d’interrogations sera bientôt publié. En attendant, une question se pose déjà : que fait le bureau de la confédération paysanne 44 qui n’a pas émis un seul mot sur cette offre cynique de Vinci, et sur la probable expulsion, par ce biais, d’occupant-e-s et résistant-e-s de la ZAD ?

Le collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL.